Le film développe, avec la complicité affectueuse de ses fils et de sa petite-fille, le parcours exceptionnel d'Irma, maintenant nonagénaire, à travers les événements historiques du 20e siècle et l'espace européen. Née durant la première guerre mondiale dans la ville autrichienne de Czernowitz, en Bucovine (devenue roumaine en 1918), Irma s'y préparait à une brillante carrière de pianiste concertiste. Juive et acquise à la cause communiste, elle dut fuir le régime roumain favorable à l'idéologie nazie et s'exila à Paris, bientôt envahi par les Allemands, où elle travailla pour la Résistance française. Son rôle, périlleux, consistait à « convertir » les soldats de la Wehrmacht à la cause de la Résistance et à renier le nazisme. Soixante ans après, elle retrouve à Paris Hans, qui fut l'un de ces jeunes Hitlériens convertis à la Résistance. Puis Irma et son fils, André, se rendent à Bucarest où des rescapés de l'Holocauste évoquent le sort funeste des Juifs roumains durant la 2e guerre mondiale. La dernière étape du voyage est Czernowitz, maintenant située sur le territoire ukrainien. Ce film apporte un éclairage sur un pan peu connu de l'histoire du 20e siècle. De nombreuses images d'archives (notamment roumaines) viennent illustrer les propos. Une jeune femme récite tout au long du film un monologue librement inspiré de sept auteurs, en résonance avec l'action en cours, tandis que sa grand'mère, Irma, énergique, courageuse, et sincère, crève l'écran